La rupture de la « grande chaîne des êtres » : la diversité en histoire naturelle, de 1758 à 1859
Müller-Wille, S
Date: 8 April 2015
Journal
THEMA: La revue des Musées de la civilisation
Publisher
Musées de la civilisation
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Abstract
Dans l’historiographie des sciences de la vie, le tournant des années 1800 représente un moment charnière, où l’histoire naturelle, centrée sur la description et la classification des organismes vivants, céda le pas à l’histoire de la nature, soit à l’étude de l’évolution temporelle de la vie sur terre. Dans cet article, je ferai ...
Dans l’historiographie des sciences de la vie, le tournant des années 1800 représente un moment charnière, où l’histoire naturelle, centrée sur la description et la classification des organismes vivants, céda le pas à l’histoire de la nature, soit à l’étude de l’évolution temporelle de la vie sur terre. Dans cet article, je ferai valoir que cette période fut le théatre de changements cruciaux dans les pratiques des organismes voués à la collecte de renseignements sur les plants et les animaux, changements qui conduiserent à l’abandon de l’ancienne idée voulant qu’on puisse classer les éléments naturels sur une échelle hiérarchique de la perfection, des formes de vie les plus simples et limitées jusqu’aux plus complexes et autonomes, en vertu d’une «grande chaîne des êtres», selon l’expression de l’historien des idées Arthur O. Lovejoy. La diversité des formes vivantes fut de plus en plus perçue comment étant fragmentée et circonstancielle, ce qui ouvrit la voie à une temporalisation de la vie. Le présent article expose les grandes lignes des avancées conceptuelles en histoire de l’histoire naturelle – aujourd’hui appelée «recherche sur la biodiversité» - dans la foulée des importantes réformes dans la dénomination et la classification des organismes amorcées par le naturaliste suédois Carl von Linné (1707-1778). Puisqu’il s’agit de premières réflexions sur le sujet, elles sont structurées d’une manière quelque peu aphoristique. La section i contient des remarques sur le concept de diversité et s’interesse à l’idée plutôt curieuse selon laquelle la diversité, telle que nous la concevons aujourd’hui, peut-être mesurée ou quantifiée. Les section ii à v présentent des observations personnelles très générales ( et peut-être excessivement apodictiques) sur les changements survenus dans le domaine de l’histoire naturelle vers les années 1800, justifiées aux sections vi à ix par une étude de cas détaillée tirée de cette période. La dernière section (x) propose des conclusions provisoires.
Social and Political Sciences, Philosophy, and Anthropology
Faculty of Humanities, Arts and Social Sciences
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